Slide listening (2017)
Instrumentation: concertino for piano and orchestra
Duration: about 9 minutes
Premiere: March 5th 2017 by the three finalists of Piano Campus international piano competition.
Orchestre Melodix, conducted by Fabrice Parmentier
National Theater of Cergy-Pontoise
Publisher : Éditions Musicales Artchipel
Commission: Pascal Escande for Piano Campus competition
Slide-listening est une pièce écrite pour piano et orchestre qui s’éloigne quelque peu de la forme classique du concertino dans le rapport entre le soliste et l’orchestre. Ici le discours ne s’établit pas au sein d’un axe confrontation/dialogue, mais plutôt dans une volonté d’orchestrer l’instrument soliste, de créer une sorte de piano augmenté par l’orchestre. Ce dispositif compositionnel filtré laisse s’échapper quelques résidus orchestrés et autres textures autonomes pensées comme des respirations d’ordre environnemental, proches du design sonore.
La forme et le matériau convergent dans la figure du glissement. Du glissement de l’archet sur les cordes au glissement de clusters diatoniques au piano, du glissement des flutes à coulisses au glissement de la superball sur le tam, du glissement d’objets musicaux au glissement des situations d’écoute, ces diapositives sonores s’entrechoquent à un tempo soutenu.
Cette pièce, créée par les finalistes du concours international Piano Campus 2017, met par ailleurs en jeu ce que j’appelle des OEM (objets esthétiquement modifiés) issus du concerto pour piano de Schumann (au programme de la finale). Les OEM sont des fragments musicaux issus de la littérature classique ou traditionnelle ; ces fragments sont, un peu à l’instar des manipulations génétiques, d’abord prélevés, décontextualisés, modifiés esthétiquement, puis confrontés à un nouvel environnement musical.
Neige de Jakuchu (2017)
string quartet n.1
22 minutes
Premiered in 2017, may 16th in Théâtre Max Jacob (Quimper)
Festival Sonik. Quatuor Diotima.
Commission : Théâtre de Cornouaille.
Dedication : Quatuor Diotima.
Publisher : Éditions Musicales Artchipel
Neige de Jakuchu (若冲の雪 ), constitue mon premier véritable quatuor à cordes. Jakuchu est un peintre japonais né en 1716 et mort en 1800. L’extrême singularité esthétique et la virtuosité technique du peintre ont été un vrai choc lorsque je découvre son œuvre, à l’occasion d’une magnifique exposition au Tokyo Metropolitan Art Museum à Ueno en mai 2016. Certains traits et gestes, certaines couleurs semblent contenir tout ce qui sera développé par la suite dans la peinture ou l’expression picturale japonaise, d’Hokusai au manga. À un foisonnement motivique et chromatique quasi-expressionniste se confronte souvent un minimalisme de l’encre, presque diaphane : le lien entre les deux s’incarne pour moi au sein des différentes textures que la neige arbore dans ses compositions. Ombrée, projetée, statique, mouvante, dense, légère, la neige y est également vectrice de plans ; je tente de la « musicaliser » comme matériau principal du quatuor, tout en proposant un travail sur l’espace entre fulgurances et fragilités gelées. La structure du quatuor, au niveau macro-formel, fait appel au travail de l’écrivain Antoine Volodine, qui a déjà inspiré des œuvres plus anciennes, en particulier mon cycle Nara. Dans son ouvrage Le post-exotisme en dix leçons, leçon onze, ce dernier explore des formes littéraires qu’il a lui-même inventées comme par exemple la shaggå, les entrevoûtes, le murmurat, ou encore les narrats. Réappropriées et mises en tension avec le « manteau neigeux » du matériau, elles forment l’ossature du quatuor.
Neige de Jakuchu(若冲の雪 ), is my first real string quartet. Jakuchu was a Japanese painter born in 1716 and died in 1800. The painter's extreme aesthetic singularity and technical virtuosity came as a real shock when I discovered his work, at a magnificent exhibition at the Tokyo Metropolitan Art Museum in Ueno in May 2016. Certain strokes and gestures, certain colours seem to contain everything that would later be developed in Japanese painting or pictorial expression, from Hokusai to manga. A quasi-expressionist abundance of motifs and colours is often contrasted with an almost diaphanous minimalism of ink: for me, the link between the two is embodied in the different textures that snow displays in his compositions. Shaded, projected, static, moving, dense, light, snow is also a vector of plans; I'm trying to 'musicalise' it as the quartet's main material, while at the same time working on the space between dazzling flashes and frozen fragility. The macro-formal structure of the quartet draws on the work of writer Antoine Volodine, who has already inspired earlier works, in particular my Nara cycle: in his book Le post-exotisme en dix leçons, leçon onze, Volodine explores literary forms that he himself invented, such as shaggå, entrevoûtes, murmurat and narrats. Reappropriated and brought into tension with the material's 'snowy mantle', they form the backbone of the quartet.